SAVON DE MARSEILLE, UN SAVON VRAIMENT PROPRE ?
La petite voix écoresponsable nous murmure de supprimer les flacons en plastique de nos salles de bain et le savon de Marseille fait son grand retour sur la scène de nos produits d’hygiène.
Mais attention, tous les savons ne sont pas aussi propres qu’ils voudraient nous le faire croire.
Les produits artisanaux, symbole de qualité et de savoir-faire, ont le vent en poupe.
Parmi les produits d’hygiène sollicités dans notre quête de solutions naturelles pour la vie quotidienne, le savon de Marseille, fleuron d’un savoir-faire français, est largement plébiscité.
Certes les savonniers traditionnels continuent leur production.
Mais cet engouement a fortement attisé la convoitise de nombreux industriels plus intéressés par le profit que par la qualité du produit.
D’autant plus que l’appellation savon de Marseille n’est pas une appellation protégée.
Alors si vous optez pour le savon dans une véritable démarche de consommation durable et respectueuse de l’environnement, mieux vaut ouvrir l’oeil !
Je vous livre quelques conseils pour bien le choisir.
Bien lire la liste des ingrédients
Sachez tout d’abord que la liste INCI ( International Nomenclature of Cosmetic Ingredients) est obligatoire pour tout produit cosmétique.
La recette traditionnelle du savon de Marseille est composés à 72% d’huiles végétales.
Mais sous cette appellation d’huiles végétales, peuvent se cacher beaucoup d’huiles beaucoup moins nobles que l’huile d’olive.
On retrouve dans certains savons de l’huile de coprah, mais surtout de l’huile de palme.
Or, comme vous le savez, la culture de l’huile de palme est un véritable fléau pour l’environnement ( voir article Non à l’huile de palme ).
Il est important de savoir que la liste des ingrédients comporte la totalité des ingrédients entrants dans la composition par ordre d’importance.
Seuls les savons dont la liste d’ingrédients commence par « sodium olivate » sont réellement fabriqués à partir d’huile d’olive.
Si la liste commence par « sodium palmate » ou « sodium palme kernelate », l’ingrédient principal est … l’huile de palme !
Se méfier de l’absence d’emballage
Certains n’hésitent pas à jouer sur l’image du produit « artisanal » pour expliquer l’absence d’emballage.
Mais c’est totalement contraire à la législation !
Règlementairement, un cosmétique doit afficher sa liste d’ingrédients.
En aucun cas le vendeur n’a le droit de se soustraire à cette obligation.
Malheureusement, sur les marchés touristiques, des savons de provenance étrangères et/ou de compositions douteuses sont légion.
Alors restons vigilants !
Les belles paroles des vendeurs ne font pas forcément les bons produits !
Ne pas croire les images
Vous le savez, le marketing est très imaginatif lorsqu’il s’agit de nous inciter à acheter sans trop se poser de question.
Donc ce n’est pas parce qu’il y a des olives sur l’emballage que l’huile d’olive est l’ingrédient principal !
Seule la mention « sodium olivate » en tête des ingrédients atteste que le savon est réellement à base d’huile d’olive.
Il en est de même pour la mention » fabriqué en France ».
Effectivement, l’étape finale de la fabrication se déroule souvent en France.
Mais aujourd’hui la plupart des produits vendus sous l’appellation savons de Marseille ne sont pas fabriqués en France et ne respectent en aucun cas la recette traditionnelle.
Éviter les couleurs
Les savons traditionnels à l’huile d’olive sont verts.
Lorsque le cube de savon est blanc, il y a fort à parier qu’il est base d’huile de palme ou de coprah.
Quant aux savons colorés et/ou parfumés, un conseil … fuyez !
Ces pseudo savons de Marseille regorgent d’additifs peu recommandables d’où une longue liste d’ingrédients bien incompatibles avec la simplicité de la vraie recette du savon de Marseille.
Alors me direz-vous, quelles alternatives pour une hygiène saine et zéro déchet ?
Opter pour de vrais savons artisanaux !
- Saponifiés à froid
- Sans huile de palme
- Avec des emballages minimalistes.
Aujourd’hui de nombreuses savonneries artisanales de qualité s’engagent à travailler avec des matières premières locales ( huile d’olive, de colza, de tournesol ou de chanvre).
De plus, ces savonneries artisanales ont une véritable éthique de préservation de l’environnement.
Elles travaillent souvent, en parallèle, sur la réduction de leurs déchets tant sur l’emballage que sur l’expédition.
En conclusion, pour le savon aussi, choisissons de faire confiance à la transparence de l’artisanat local plutôt qu’à l’opacité des mastodontes de l’industrie chimique !